L'État a mis en place des Zones à Faibles Émissions pour réduire les émissions de GES dans 5 métropoles de France. En logistique urbaine, les ZFE demandent aux professionnels de s'adapter et de trouver des solutions pour continuer à livrer dans ces zones de manière décarbonée
La logistique urbaine est l’ensemble des activités qui optimisent les mouvements de marchandises dans les villes et apportent des réponses innovantes aux demandes de l’économie locale et des habitants.
Les ZFE, Zones à Faibles Émissions, sont des espaces délimités dans une ville ou une région, où des mesures sont mises en place pour restreindre l’accès des véhicules les plus polluants.
D'ici 2025, il est estimé que 38% des voitures pourraient être bannies de la circulation dans les principales agglomérations en raison de la mise en place des ZFE-m, un dispositif visant à améliorer la qualité de l'air en milieu urbain. Pourtant, 60% des Français ignorent encore ce qu’est une ZFE-m, 79% des professionnels et 86% des particuliers sont défavorables.
L'objectif principal d'une ZFE est de réduire la pollution et d'améliorer la qualité de l'air dans les zones urbaines, en particulier les zones les plus touchées par la pollution. Des vignettes Crit’Air sont attribuées aux véhicules en fonction de leurs caractéristiques. Et sont mises en place pour permettre, selon le classement, l’accès ou non des véhicules dans les ZFE.
Les ZFE sont généralement mises en œuvre dans les villes qui luttent contre la pollution atmosphérique et qui cherchent à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Les véhicules concernés par les restrictions sont souvent ceux qui émettent de grandes quantités de polluants, tels que les véhicules thermiques anciens ou les véhicules utilitaires légers non conformes aux normes environnementales en vigueur.
Actuellement 5 métropoles sont dans l’obligation de mettre en place des ZFE : Grand Paris, Lyon, Aix-Marseille, Strasbourg, et Rouen.
Un accompagnement est donc prévu au niveau des collectivités mais aussi auprès des particuliers et des professionnels avec,par exemple, une prime à la conversion augmentée de 1000 € lorsque le bénéficiaire habite ou travaille dans une ZFE.
Vous pouvez retrouver la liste des aides ici !
Pourtant, le ressenti des populations, aussi bien des particuliers que des professionnels, au niveau des ZFE est nettement négatif. Comme abordé plus haut, on observe, environ, 86% d’avis défavorable chez les particuliers, et 79% chez les professionnels. Ce résultat s’explique surtout par la crainte des Français à voir l’accroissement des inégalités sociales qui sont déjà présentes. En effet, les véhicules qui sont ou seront interdits dans le futur, sont souvent des véhicules anciens. Ils sont possédés le plus souvent par les ménages les plus précaires, qui ne pourront donc plus se déplacer. Ces ménages ont peu d’opportunités de changer de voiture, surtout dû à un coût élevé. Les ZFE sont donc mal perçues pour une majorité de Français.
Le domaine du transport est le secteur le plus polluant de France. Quand on observe de plus près ce chiffre, on constate que la contribution des avions et des bateaux à la pollution reste très marginale. Les voitures au contraire représentent 54% de ce taux et les poids lourds 21%. On remarque donc que le transport routier est une des grandes causes des émissions de gaz à effet de serre. Et pourtant, les ZFE permettent indéniablement une réduction de l’impact en CO2 que peuvent générer les véhicules au sein des villes. En limitant la circulation de véhicules polluants, les ZFE améliorent la qualité de l’air en centre-ville et réduisent la pollution.
Les rues sont encombrées, notamment dues aux multiples livraisons, des bouchons sont créés et la qualité de vie au sein des villes se dégrade. Les ZFE, par la limitation de certains véhicules, vont permettre une décongestion de ces routes.
Les populations urbaines sont exposées en permanence au bruit de la route, des véhicules ou encore du trafic. L’élaboration de cartes de bruit permet de se rendre compte du niveau de décibel que subissent les habitants qui sont les premières victimes de ce trafic intense. C’est donc un autre problème majeur que les ZFE viennent diminuer, ici, par la réduction du trafic en ville.
On constate que les ZFE vont permettre un impact positif sur la qualité de vie des populations au sein des villes, même si la priorité de cette réforme est de diminuer le taux d’impact CO2 émis par l’usage des véhicules.
Bien que les ZFE apportent de nombreux bénéfices, il en va de soi que certains secteurs vont être touchés par cette mise en place. Le plus impacté : la logistique urbaine.
En effet, les ZFE entraînent de nouveaux enjeux pour les chargeurs et les transporteurs dont l’activité du dernier kilomètre se situe principalement au cœur des villes par leur véhicule professionnel. De nombreux véhicules ne possèdent pas les bons critères et vont bientôt être interdits de circulation. Il faut donc trouver impérativement des solutions pour permettre la durabilité de la logistique urbaine. Le maître-mot est l’adaptation.
Pour passer à une logistique verte, il existe aujourd’hui plusieurs solutions pour répondre à cet enjeu fondamental. De nombreux acteurs publics ou privés n’ont pas manqué d’innovation et de créativité pour permettre à la logistique urbaine de trouver une alternative. On observe de plus en plus,un verdissement des flottes de véhicules de livraisons au sein des entreprises et des transporteurs. Une initiative qui contribue à la réduction de pollution dans les villes. D’autres ont décidé de sauter encore plus le pas, en remplaçant leur véhicule par des vélos, beaucoup plus écologique et beaucoup moins encombrant. De plus en plus de professionnels prennent des initiatives et trouvent des solutions pour pallier à cet enjeu.
La mutualisation des réseaux de distribution apparaît également comme une solution pour optimiser les livraisons, participer à la décongestion de la ville, contribuer à une logistique plus verte et respectueuse de l’environnement. Elle permet d’augmenter de 20% le taux de chargement des camions. Au lieu d’un camion par entreprise, celles-ci se partagent la même remorque. Le taux de remplissage augmente et permet la diminution des véhicules de transports. Cette diminution n’est pas que bénéfique et encore plus dans le cadre de l’application des ZFE.
Les ZFE sont perçues de manière négative par les citoyens, seulement, elles ne doivent pas être vues comme un frein ou un problème, mais à une avancée pour mieux respirer en ville.
